Lien de bannissement

Du biogaz pour les villes

Le développement de la valorisation de la biomasse semble constituer l’une des voies importantes choisies par l’Union Européenne et la France afin de participer à la maîtrise des consommations des énergies fossiles non renouvelables et lutter contre le changement climatique. Aujourd’hui de nouveaux secteurs d’activités font appel à l’utilisation de la biomasse et notamment le secteur de l’énergie par la production d’énergie grâce au biogaz. Mais qu’es-ce que le biogaz au juste ?

Le biogaz est un mélange composé essentiellement de méthane produit par la fermentation (appelée aussi méthanisation), de matières organiques animales ou végétales en l’absence d’oxygène. Cette fermentation se produit naturellement dans les marais, par exemple, ou spontanément dans les décharges qui contiennent des déchets organiques. En France, la récupération du biogaz de décharge est obligatoire depuis des années et sa valorisation énergétique devrait être une obligation. mais aujourd’hui ce gaz est détruit en torchère. Un scandale ! C’est ainsi plusieurs milliers de m³/h de méthane qui pourraient être récupérés et utilisés sur les grandes décharges (1 m³ méthane = 1 litre d’essence !). Cependant il est possible de provoquer artificiellement, plutôt que de subir, une méthanisation grâce à des digesteurs industriels qui peuvent traiter les boues d’épuration, les déchets organiques industriels, citadins ou agricoles, les effluents d’élevages ou bien encore les ordures ménagères des villes.

Le biogaz, ainsi produit, peut être injecté sur le réseau de gaz naturel. C’est la solution qui offre le meilleur rendement énergétique, si le réseau est assez proche du point de production. Mais cette solution se heurte souvent, on s’en doute, aux réticences des groupes gaziers. C’est pourtant cette alternative que je préconise aux Ulis afin de nous émanciper du gaz naturel qui, à force d’augmentations, rendra le chauffage et l’eau chaude sanitaire inaccessible, à terme, à bon nombres de mes compatriotes.

Le biogaz est un biocarburant maitrisé dans de nombreuses villes en France, petites ou grandes, comme en témoigne l’usine de méthanisation de Varennes-Jarcy (dans l’Essonne) ou bien encore l’écosite de Vert-le-Grand (toujours dans l’Essonne), qui a pour objectif, d’ici à 2014, d’alimenter entièrement le réseau de chauffage urbain d’Evry. La ville de Calais ou bien encore celle de Montpellier sont déjà dans l’utilisation quotidienne de leur usine de biogaz. A l’étranger les exemples sont légions (Etats-Unis, Indes, Pays bas …). Le marché du biogaz, produit par la digestion anaérobie dans des usines de valorisation des déchets organiques, a un potentiel très élevé, et la croissance des marchés peut être exponentielle sur certains marchés comme l’Italie, la République tchèque, le Brésil, les Etats-Unis, le Canada, l’Inde ou l’Australie. Selon l’ADEME, l’objectif est d’installer 1000 usines de valorisation des déchets par digestion anaérobie sur site d’ici 2013, et si possible 2000 d’ici 2015. Le potentiel du marché français est similaire à celui de l’Allemagne.

Le biogaz apparait donc comme une alternative crédible aux énergies fossiles et un élément important dans la nécessaire multiplication des sources d’énergie à développer car, en faisant un rapide survole des zones géographiques qui nous fournissent, aujourd’hui, nos combustibles, pétrole des pays arabes, gaz de Russie ou Uranium du Niger, il nous est permît de mesurer combien notre soi-disant indépendance énergétique n’est qu’une illusion propagée par des politiques inconséquents et révèle notre vulnérabilité face aux crises internationales. Au final il apparait donc que la seule indépendance énergétique possible pour la France est la voie des énergies renouvelables.

Article publié par Bruno BOMBLED le 2 février 2011 sur le blog « Soyons réalistes, demandons l’impossible »

1 réponse
  1. mathé j-m dit :

    LES « DANGERS » DE L’ENERGIE VERTE (la méthanisation agricole)

    « Le Grenelle II de l’environnement, les énergies vertes, la chasse au gaz à effet de serre…seraient-ils à nouveau d’actualité?

    Ainsi, imaginez 3 cuves de 21 mètres de diamètre et 6 mètres de haut, sous vos yeux, chaque matin, en ouvrant vos fenêtres?

    C’est le « spectacle »qui « attend » les habitants du quartier de la « rue des huiliers » à Boulay (à 25 km de Metz), où j’habite.
    En effet, la construction d’une usine de biométhanisation est prévue à quelques dizaines de mètres des habitations.
    Ce projet (privé), certes séduisant par ses facettes écologiques, est totalement inacceptable quant au lieu d’implantation envisagé : à quelques dizaines de mètres du quartier (une centaine d’habitants) et à proximité d’une cité scolaire (1600 élèves).
    Cette usine sera synonyme de pollutions et nuisances visuelles (les paysages de la Vallée de la Nied , en zone Natura 2000, « détruits » à jamais), sonores (le ballet des tracteurs « livrant » fumier et lisiers, venus des villages environnants), olfactives (odeurs d' »oeufs pourris » en plus du fumier et du lisier); sans oublier les risques biologiques, sanitaires et accidentels (les nombreux rapports d’INERIS sur ce sujet sont à lire).
    Certes, la méthanisation apporterait une réponse énergétique et écologique à la question du traitement et de la valorisation des déchets agricoles.
    Une dizaine d’agriculteurs du secteur de Boulay vont donc « fournir » fumier, lisiers et maïs (20000t/an, pour commencer).
    Du biogaz est obtenu à partir de la fermentation de ces matières d’origine végétale et animale. Ensuite, ce biogaz, composé essentiellement de méthane, alimentera une turbine qui produira de l’énergie sous forme d’électricité et de chaleur.
    Cette électricité sera vendue à EDF au tarif de 0,14€ le KW(les tarifs vont augmenter dans un avenir très proche). Quant à l’eau chaude, la communauté de communes du Pays boulageois s’en porterait acquéreur pour chauffer piscine, écoles et halte-garderie.
    Ce modèle de développement industriel de l’agriculture se fera en partie aux frais des contribuables (de nombreuses subventions : Ademe, Europe/Feder, Région, Département, Etat)!
    La démarche des porteurs du projet, certes écologique, est essentiellement économique et source de revenus.
    Mais, la rentabilité doit-elle passer avant la qualité de vie des riverains et la préservation de l’environnement?
    Les risques biologiques, sanitaires et accidentels ne doivent surtout pas être occultés: une usine de ce type a « implosé » en Allemagne en 2007 à Daugendorf en Allemagne.

    Aussi, les « futurs » riverains de la « rue des huiliers » et les habitants de Boulay se mobilisent-ils :

    * une association (l’ADPN – Association de Défense du Pays de Nied -) dont l’A.G a eu lieu le 28/1;
    * un blog (http://nonalusine-boulay.over-blog.com) et bientôt un site;
    * une pétition;
    * une bonne couverture médiatique (presse écrite, télévision, radio).

    La relation entre agriculteurs et défenseurs de l’environnement n’est toujours pas aisée; et, tout n’est pas « rose » avec l’énergie verte! »

    Le président de l’ADPN : JMMathé